La mise en récit
Raconter un projet de territoire, approprié par tous les acteurs locaux, voilà une ambition familière à tous les praticiens du développement local et qui puise ses racines dans les premières méthodologies de diagnostic de territoire des années 80.
Les professionnels de la politique de la ville et du développement social urbain défendent depuis longtemps la dimension engagée du projet de territoire ; mais co-construit sur la base d’un « diagnostic territorial partagé », celui-ci reste encore trop souvent technocratique peinant à trouver sa pleine dimension de nouvel imaginaire du territoire.
A l’heure où la mise en scène et le récit personnel saturent les réseaux sociaux et où les réécritures de romans nationaux mettent en de nombreux lieux la démocratie en danger, cette construction d’un consensus sur l’identité collective du territoire nous paraît une piste centrale pour créer des résonnances démocratiques autour d’un même horizon que l’on soit élu, habitant, acteur économique, partenaires institutionnel et technicien et pour (re)donner du sens à l’action publique.
Loin de l’enfermement sur un localisme idéalisé ou sur un communautarisme (au sens anglo-saxon du terme), nous sommes convaincus que cette démarche peut favoriser l’expression d’un destin commun support de la soutenabilité de nos territoires.
Existe-t-il des méthodes pour mettre en chantier cette mise en récit ?
Comment son élaboration est-elle possible à toutes les échelles de territoire : du quartier à la métropole ? Comment le relier au travail de couture inter-quartiers ?
Comment cela se traduit-il pour les quartiers populaires où le travail sur l’histoire-mémoire du quartier n’est pas toujours abouti ? Comment inclure le récit des habitants des quartiers populaires dans la construction du récit global du territoire sans le dissoudre et en faisant plus que les faire co-exister ?
Comment éviter de transformer l’ambition en un unique objet de marketing territorial ?